Comme tout bon jeu Zelda qui se respecte, on ouvre les yeux et on démarre une nouvelle aventure. Nouvelle mais néanmoins première dans la chronologie d'une saga qui vient de toucher son quart de siècle sans avoir pris une ride. Encore un succès dont Nintendo a le secret et quitter à pomper la vache à lait autant le faire en haute définition.
C'est sur Switch que je découvre donc sur le tard Skyward Sword, dans une version botoxée avec soin puisqu'à l'affichage, on a droit à un rendu propre et net. Alors certes techniquement on retourne en 2011 mais quel bonheur de gambader sur et au dessus d'Hyrule !
L'histoire nous ramène donc aussi en arrière et l'on découvre le quotidien d'un tout jeune Link, prêt à prendre littéralement son envol puisque l'aventure débute le jour où notre héros doit prouver qu'il est digne de devenir un véritable chevalier céleste. A cette époque, le monde semble simplement se résumer à une île flottante en plein ciel, sur laquelle Zelda vit également. Et cette dernière ne va pas attendre bien longtemps avant de disparaître dans les nuages, et Link de partir à sa recherche.
A la manière d'un Wind Waker dont le monde englouti servait de décor, c'est ici un monde volant qui tient lieu de scène et qu'on arpentera donc non pas à bord d'un bateau mais à dos d'oiseau. Notre destrier à plume nous permettra de nous rendre dans les différents îlots mais aussi et surtout à la surface d'Hyrule dont on ne tardera pas à découvrir l'existence.
Trois zones seront à explorer (forêt, désert, volcan), contenant chacune divers donjons qui mettront à l'épreuve les techniques apprises au fur et à mesure du jeu. On reste donc dans un schéma très classique à la saga, à savoir la découverte de nouvelles compétences et leur mise en application ludique avant des énigmes et/ou un boss dont la résolution ou le trépas seront intimement liés à ce que l'on aura appris à maîtriser juste avant.
Grâce à un level-design exemplaire (c'est ici aussi une constante dans les Zelda mais ne pas le mentionner serait criminel), explorer est un plaisir. Chaque monde a son identité et ses codes, impossible de s'y ennuyer même si le scénario demandera de visiter 3 fois chaque région (qui s'embellira pour le coup à chaque fois d'une nouvelle zone). Les donjons sont variés et très très fournis, même si assez peu difficiles, mais ce n'est pas la marque de fabrique de la saga. Les boss proposent tous des combats épiques, certains plus que d'autres. Seul bémol pour celui dont la première phase se fait à dos d'oiseau, la séquence est plutôt atroce à la manette.
Belle transition vers le gameplay, et donc la maniabilité. Je n'évoquerai ici que mon ressenti avec la manette "Pro". Skyward Sword ayant été développé pour la Wii et pour être joué à la Wiimote, il est dommage que cette version n'ait que peu bénéficié d'une refonte pour permettre une jouabilité sans faille avec une manette classique. En effet, la caméra ne peut être contrôlée qu'en maintenant L1 puis en bougeant de stick droit. Ce stick est autrement dédié à diriger les coups d'épée de Link. Les combats sont régis par cette règle unique et plutôt géniale sur le papier : le joueur dirige véritablement l'épée et frappe dans la direction qu'il veut. En général le mouvement est dicté par la posture des ennemis et il faudra donc taper là où ils ne se protègent pas. Cela donne lieu à des duels qui vont bien au delà du simple coup asséné aveuglément, mais force est de constater qu'à la manette... Ce n'est pas parfait. Mais cela dit, j'ai adoré combattre mes ennemis de cette manière. La caméra par contre devient vite l'ennemi que l'on attendait pas et va parfois poser quelques soucis qui deviennent handicapants contre les boss. Rien d'insurmontable mais ce défaut ressort d'autant plus qu'il n'y a rien à reprocher par ailleurs.
Enfin, si, le design des visages de Link et de Zelda est à vomir et nous plonge carrément dans la vallée de l'étrange alors que pour tous les autres personnages, plutôt caricaturaux, c'est vraiment parfait.
Le scénario met du temps à vraiment décoller et on ne se sent vraiment dans un Zelda qu'au bout de plusieurs heures de jeu. Un parti pris dont je n'ai pas saisi l'utilité, des passages auraient pu être zappés pour attaquer beaucoup plus tôt le jeu à proprement parler. On retrouvera donc petit à petit des éléments qui seront utilisés dans Breath of the Wild, comme la jauge d'endurance (uniquement pour les sprints ou certains coups d'épée), le parachute (qu'on ne peut pas diriger mais qui permet d'éviter de se ramasser la tronche), des bribes scénaristiques (le symbole de l’œil Sheikah), ou encore les boucliers qui se brisent.
Il sera d'ailleurs possible d'améliorer l'équipement grâce à des marchands. Meilleur bouclier, filet à insectes plus efficace (et il y a beaucoup d'insectes à attraper), arc plus puissant, etc... Les quêtes secondaires seront l'occasion de s'enrichir rapidement, condition nécessaire pour acheter certains objets au prix rédhibitoire.
Sans surprise, l'OST est une petite merveille, certains thèmes sont des pépites pour les oreilles et rappellent certains mélodies de Kingdom Hearts.
Mon ressenti est largement positif sur cet épisode parait-il mal aimé. Il fait largement honneur à la saga, il est ludique et divertissant, complet et varié. Du très grand jeu vidéo.