Qui n'a jamais rêvé d'être un chat ? Passer ses journées à roupiller, se faire caresser, jouer, se lécher le trou de balle... Avouez, il y a de quoi être prêt à gaspiller un vœu si un génie sorti d'une bouteille de Génépi apparaissait devant vous, là !
Star incontournable des Internets, roi du meme, et rival en terme de bande passante avec les sites pornographiques, le Chat est une créature qui a le don d'intriguer. Et quelle meilleure idée que de proposer un jeu vidéo dans lequel on pourrait se glisser dans la peau d'un Matou ? Pour un marketeux, ça vaut de l'or. Heureusement, le Félin n'a pas besoin de techniques de vente disruptives pour être naturellement un best-seller. Et ça, il y a un studio qui l'a compris et un éditeur qui a flairé les croquettes.
Développé par Blue Twelve Studio et édité par Annapurna Interactive ("What Remains of Edith Finch", "Sayonara Wild Hearts", "Outer Wilds", "Journey"...), "Stray", (littéralement "errant") donne vie au rêve de 99% de l'humanité en proposant une expérience jusque là inédite : jouer un chat, à la troisième personne, dans un jeu d'aventures en 3D.
Et c'est avec plaisirs et ronronnements que l'on constate dès les premières minutes manette en main, qu'il s'agit d'une belle réussite.
Tout d'abord sur le plan artistique : avec une D.A. fascinante, inspirée par Half-Life², ou encore Blade Runner, "Stray" propose une vision un poil rétro-futuriste extrêmement bien pensée et qui tient la dragée haute à des productions bien plus ambitieuses. Ce n'est pas juste beau, c'est envoutant de poésie et d'une douce mélancolie.
Car "Stray" nous plonge dans un monde où les humains ont tout simplement quitté la Terre et où des robots humanoïdes, leurs anciens serviteurs, ont pris possession d'une ville à l'abandon. Créateurs d'une société étrange dans laquelle chacun semble avoir une place définie... mais où le libre arbitre pointe le bout de sa truffe. On croisera ainsi des robots qui aiment la mode, qui éprouvent des sentiments, qui errent, qui... picolent ? Et d'autres qui rêvent d'explorer au delà des limites d'une cité fermée. C'est là que notre petit avatar à moustaches un peu trop curieux intervient.
En faisant équipe avec un petit drone nommé B12, doté de la mémoire défaillante d'un humain, l'insolite équipe va coopérer pour que chacun puisse retrouver sa liberté.
Le gameplay, axé principalement sur les mouvements du Chat, va permettre d'arpenter la cité de rebords en toits, de ruelles en poubelles, de gouttières en fenêtres. Un sentiment de liberté émane forcément de cette manière de visiter les différents quartiers. Un peu à la façon d'un Assassin's Creed. Les capacités de B12 agrémentent le jeu en permettant d’interagir avec des éléments et évidemment, de parler avec les PNJ. Certains proposeront des quêtes annexes incitant à explorer de fond en comble.
Jamais difficile, le système de jeu va demander de résoudre de petites énigmes basées sur l'observation. Quelques phases seront plutôt axées sur l'action et feront monter l'adrénaline : échapper à des sortes de parasites qui empoisonnent certains lieux tout en courant et en sautant pour les éviter, ou encore esquiver des robots sentinelles en mode infiltration.
L'aventure est assez courte, une petite dizaine d'heures, mais se suffit amplement. On fait le tour de ce que propose le titre, aux ambitions mesurées et largement atteintes.
Techniquement, c'est une petite prouesse tant les détails sont beaux et la maniabilité peaufinée. C'est certes, je le redis, la DA qui rend "Stray" aussi beau, mais sans le moteur du jeu et une bonne optimisation, le résultat ne serait pas aussi touchant.
Miaou/20 !