The Force Awakens avait éveillé en moi une certaine curiosité, une envie d'en savoir plus, de découvrir mille révélations sur la Force, sur le passé des personnages -anciens ou nouveaux - de replonger dans Star Wars. The Last Jedi, hélas, n'est qu'une coquille vide qui ne répond à aucune de mes attentes.
Voilà, c'est dit.
Rian Johnson nous gratifie de 2h30 sans saveur, montées à la manière d'une série télé, à l'heure où les meilleures séries télé sont montées comme de grands films.
[ATTENTION SPOILERS]
L'histoire n'avance pas, et on reste, à la fin de ce 8é volet, exactement au même point qu'à la fin du 7. Honnêtement, il ne se passe absolument RIEN qui fasse avancer l'intrigue, seulement de petites histoires mais aucune évolution, que ce soit au niveau des personnages ou au niveau de l'histoire globale de cette Trilogie.
On retrouve toujours la symétrie obligatoire avec les épisodes centraux de la Saga : Ahch-To/Dagobah, Crait/Hoth, les Dark Side Caves, les montures, l'assaut de l'Empire/du First Order... Ok c'est bien gentil, mais on s'en fout. Ce n'est ni du fan-service, ni utile au développement de l'intrigue. D'ailleurs, on a beau avoir cette symétrie, le passage obligatoire du duel au sabre-laser lui, est totalement absent... Un comble pour un Star Wars.
Et qu'est-ce donc que ce défilé de scènes abracadabrantesques ? La balade de Leia dans l'espace en tête de toutes les choses absurdes que l'on peut subir dans ce film, il y a quand même pas mal de face-palm bien méritées. Non franchement j'ai envie de revenir sur Leia qui résiste au vide spatial (et à une explosion qui réduit la passerelle en miettes) : stupidité, te voilà !
Mais apparemment c'est dans le sang de Skywalker de faire des choses étranges, car Luke qui téléporte son image à des années lumières (pourquoi est-il rasé/coiffé et POURQUOI a-t'il le sabre d'Anakin ? Kylo réveille toi ! Tu as détruit ce sabre il y a 30 minutes !), et qui finit par mourir seul sur son rocher... Mais quelle utilité ? Quitte à sacrifier un personnage, autant que ce soit Finn, dont le poids sera toujours moindre que celui de Luke. Mais non, il fallait le sauver à l'aide d'une pirouette scénaristique jamais vue au cinéma : avec un personnage qui 'pop' de nulle part à la dernière seconde. Merci les scénaristes, c'était fin.
Aussi fin que l'amirale Holdo qui se kamikaze, c'était pas du tout prévisible. Ou encore aussi fin que Snoke qui se fait couper en carpaccio après avoir insulté Kylo. Ou bien du schéma apprenti/maître où Luke refuse au début de prendre Rey sous son aile et qui finalement se décide à lui apprendre les arcanes de la Force. Ou pour finir, de la bataille de personnalités à bord du Mon Calamari en proie aux canons de Hux. Franchement, dans Star Wars on est en droit d'attendre une écriture plus fine que ça.
Finn, qui bénéficie de la storyline la plus intéressante avec son épopée sur Cantonica, sa capture et son duel. Storyline qui permet d'introduire le plus gros fail de l'univers Star Wars : DJ... Ce personnage est une incohérence vivante. Pourquoi le First Order le laisse-t'il partir en vie avec tout cet argent ? Et Phasma, qui aura été le personnage le plus inutile des deux épisodes, on en parle ? Non, il ne vaut mieux pas.
Juste quelques lignes sur l'humour, indigne d'un public avec un cerveau un tant soit peu évolué : ça balance de la blague creuse et de la punchline badass mais CE-N'EST-PAS-DRÔLE-MERDE ! Si, le seul truc bien trouvé c'est le fer à repasser en mode vaisseau spatial. Le fer à repasser est d'ailleurs un bon symbole de The Last Jedi : lourd et chiant.
Et au milieu de ce marasme, sorti de nulle part, on a droit à une subtile mais non dissimulée critique de la guerre et de son financement. Dingue. Disney qui te pose là une énorme baffe en direction des lobbies de l'armement qui dansent sur les cendres des millions de victimes dont ils sont responsables. C'est gratuit mais ça fait plaisir.
Et les révélations tant attendues alors ? Ici, rien au menu ! Kylo se contente de mentir à Rey sur ses origines, on ne voit rien de l'Académie Jedi de Luke, et on apprend rien sur Snoke, le personnage surpuissant sorti de nulle part et reparti aussi sec.
Pour rester tout à fait honnête, j'ai tout de même apprécié certains passages : le Falcon sur Crait, la bataille dans la salle du trône de Snoke... mais j'en fait vite le tour.
[/SPOILERS]
Star Wars est devenu comme un ami d'enfance avec qui on a grandi, avec qui on a vécu des histoires inoubliables, mais qui au fil des années a pris un autre chemin. C'est toujours agréable de se revoir, mais rien n'est plus comme avant, nos ambitions, nos points de vues ne sont plus les mêmes. The Last Jedi sonne l'automne d'une saga qui méritait un été plus long.