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Après avoir éveillé la Force du dernier Jedi, nous voilà avec le film qui marque la fin de la nouvelle ère Star Wars, tout en annonçant la suivante évidemment. C'est pas tous les jours que je pose un RTT pour aller au cinéma, d'autant plus pour voir un film dont je n'attends rien si ce n'est une déception. Mais la Guerre des Etoiles et moi, c'est une longue histoire, et malgré tout le mal que j'ai pu dire des deux opus précédents, je devais perpétuer mon petit plaisir coupable de fan, et me ruer bêtement dans la plus proche salle obscure à la première heure.
Sans être génial, cet épilogue a au moins le mérite de corriger la trajectoire empruntée par le film de Ryan Johnson. On partait vraiment à la dérive avec un The Last Jedi insultant pour l'intelligence humaine, la tâche était donc double ici : redorer le blason de cette trilogie, et la finir si possible en beauté. Le résultat n'est donc pas si mal... Mais elle est lointaine, très lointaine la sensation laissée par Revenge of the Sith ou par Return of the Jedi. Autre époque, autres attentes, autre vision des choses.
On appréciera tout de même le fait que l'humour pour désamorcer les situations tendues est ici totalement absent. Si les punchlines entre Finn et Poe sont barbantes au possible, ce sont là les seuls moments où l'on a envie que les personnages se taisent plutôt que de sortir des âneries. On retrouve cependant la dynamique du trio de tête qui était aux abonnés absents du film précédent. La plus grosse partie de l'histoire réunit les 3 compères et donne lieu à de sympathiques moments.
Aucun temps mort à déplorer, l'action fuse, vole et explose dans tous les sens, les enjeux dramatiques sont bien mis en avant et les différentes scènes, si elles s'enchaînent parfois bien trop vite, ne desservent pas le scénario : les 2h21 passent très vite.
Et vous l'attendez tous, c'est à partir d'ici que je sors la sulfateuse. Les incohérences et les trous dans le scénario.
- Pour atteindre la planque de Palpatine, il faut passer par une espèce de nébuleuse dans l'espace, qui ne peut être traversée qu'à l'aide d'une carte. Mais personne n'a pensé à contourner la nébuleuse ?
- LA révélation tant attendue de cette trilogie est complètement sortie du chapeau. Sans explications.
- Après "Je suis ton père" on passe au "Je suis ton grand-père", franchement c'est pas terrible...
- Le Palpatine que l'on voit à l'écran, qui est-il ? Un clone ? Est-ce le Palpatine de l'Episode 6 sorti on ne sait comment de l'Etoile Noire ?
- Qui sont les personnages qui vivent avec lui ?
- Une flotte de milliers de Superdestroyers attendait depuis plus de 30 ans sous terre, armés de canons lasers capables de détruire des planètes entières... Mais quel intérêt d'avoir construit l'Etoile Noire alors ? Palpatine avait sa victoire à portée de main.
- Le fameux "espion" au sein du First Order nous donne une raison complètement stupide pour expliquer son retournement de veste.
- Qui peut croire une seule seconde que Chewie meurt ?
- Lorsque le trio infiltre le vaisseau de commandement, aucune alerte n'est donnée alors que des coups de blaster fusent dans tous les sens.
- Le "nouveau" design de Kylo Ren qui n'est justifié que par le besoin de vendre de nouvelles figurines.
- Le bisou... moment inutile et stupide.
J'en oublie beaucoup, car Rise of Skywalker n'est vraiment pas exempt de défauts. Mais aussi de moments sympathiques et de beaucoup d'appels du coude aux fans de la Trilogie Originale et même de l'ancien Univers Etendu. Quelques surprises plus ou moins bien amenées donnent envie de jeter une petite pièce à JJ Abrams pour l'effort consacré.
Mais franchement, pas de frissons, pas de moments cultes, rien qui ne restera gravé dans les mémoires. C'est tout ce que l'on retiendra de cette trilogie fade et sans éclats.