C'est en 2007 que débarque sur XBOX 360 un jeu que je considère comme étant la quintessence de la science-fiction adaptée en jeu vidéo. Avec Mass Effect, Bioware réussit à proposer un monde riche et vaste, peuplé d'espèces originales et hautes en couleurs. Avec un scénario robuste et qui ne révèle ses facettes qu'au compte-gouttes, son gameplay intelligement pensé, et sa bande-son digne de ce qui se fait de mieux au cinéma, ce premier volet d'une trilogie a su hisser au sommet de son art un genre que l'on a trop souvent vu à peine éffleuré, voire massacré.
Projetons nous en 2148, année stellaire où l'Humanité, encore à ses balbutiements interstellaires, va découvrir sur Mars les vestiges d'une civilisation extra-terrestre, les Prothéens. Capable grâce à l'appropriation de nouvelles technologies de voyager à la vitesse supra-liminique, l'Humanité va vite découvrir que Charon, l'un des satellites de Pluton, est en fait un Relais Cosmodésique, une autre technologie Prothéenne, permettant de se déplacer d'un relais à un autre dans toute la Galaxie, grâce à l'Effet Cosmodésique (Mass Effect). Les Terriens, rassemblés sous l'unique bannière de l'Alliance, vont alors découvrir de nouvelles races, et surtout, la Citadelle, une station spatiale sur laquelle sont représentées toutes les races assez évoluées pour avoir réussi à trouver les Relais Cosmodésiques.
Le jeu débute en 2183, alors qu'une colonie humaine basée sur Eden Prime vient de mettre au jour un nouvel artéfact Prothéen. A bord du Normandy, un vaisseau spatial expérimental, fleuron de l'Alliance, et construit en coopération avec l'espèce Turienne, le commandant Shepard attend patiemment d'être débarqué(e) sur Eden Prime pour récupérer la relique.
Il ne se doute pas qu'il (elle) va faire le premier pas vers une aventure qui l'entraînera aux confins de la Galaxie, dans un combat immense dont dépend l'avenir de milliards de milliards de personnes. Attaquée par des Geths, une espèce cybernétique dirigée par Saren, Eden Prime va être le théâtre de la toute première apparition des Moissonneurs depuis plus de 50 000 ans, et c'est là que Shepard va être témoin de la mise en garde des Prothéens contre la venue d'une race belliqueuse, mise en garde conservée dans l'artefact découvert par les colons d'Eden Prime.
Suite aux tragiques évènements d'Eden Prime, Shepard va apporter son témoignage devant le Conseil de la Citadelle (composé d'un Turien, d'une Asari et d'un Galarien). Mais les humains ne sont pas considérés d'un bon oeil par la communauté intergalactique, et peu de crédit sera donné au récit du commandant. Mais il aura tout de même l'autorisation de mener sa propre enquête, ce qui l'amènera à rencontrer divers personnages, qui intégreront son équipe.
Mass Effect est un RPG orienté sur l'action, mais qui met l'accent sur les relations que Shepard entretient avec ses coéqupiers (ce n'est pas pour rien que Shepard veut dire "berger" en anglais) mais cet aspect là est infiniment plus développé dans le second opus de la saga.
Le jeu se déroule à la 3é personne. Comme dans tout RPG qui se respecte, le héros va pouvoir dialoguer avec une quantité non négligeable de PNJ, et c'est le joueur qui décide ce qu'il veut dire à ses interlocuteurs. Selon le positionnement du héros, on aura accès à des options de dialogue pouvant réellement influer sur le déroulement du jeu. A chacun de choisir si son commandant Shepard est conciliant (bon) ou pragmatique.
Les phases de combat reprennent un système qui est cher aux développeurs de Bioware : la possibilité de mettre le jeu en pause afin de sélectionner quelles actions faire effectuer aux membres du commando. On peut se servir du décor pour se planquer derrière et se mettre à couvert à la façon d'un Gears of War, idéal pour souffler quelques secondes, appliquer du médi-gel puis utiliser les pouvoirs biotiques (et oui, ici pas de pouvoirs magiques à proprement parler, mais une amplification des pouvoirs développés par une exposition à l'élément zéro) avant de terminer les ennemis au corps à corps ou bien à l'aide d'un fusil à pompe.
L'aventure propose d'explorer la Voie Lactée à bord du Normandy, et de poser le pied sur diverses planètes ou satellites, ou encore d'aborder des vaisseaux en perdition dans l'espace. Depuis la passerelle du Normandy, Shepard a accès à une carte de la Galaxie, et de là, il décide où envoyer son vaisseau. Une fois entré dans un système stellaire, on peut choisir de se poser sur les planètes présentant un intérêt quelconque. Pour les missions secondaires, le Normandy dépose un commando composé de Shepard et de deux coéquipiers qui à bord d'un véhicule tout-terrain surnommé "Mako" va partir à la découverte des lieux. Le but de ces explorations est de récolter des ressources minérales, des reliques, ou bien d'achever des missions secondaires en prenant d'assaut des bases.
D'un avis purement personnel, j'ai trouvé les phases à bord du Mako très répétitives et pas vraiment agréables. Le véhicule est très sensible, possède un système de fusées qui le propulsent à quelques mètres au dessus du sol (totalement inutile) et les montagnes que l'on doit parfois traverser sont de véritables murailles de roche qui deviennent vite infranchissables. Mais c'est là le seul point négatif du jeu.
Pris comme un jeu individuel, Mass Effect est déjà un chef-d'oeuvre. Bénéficiant d'une réalisation hors normes, d'un soin infini apporté aux détails, d'une musique grandiose et d'un scénario qui au fur et à mesure que l'on avance dans le jeu, s'étoffe, on a ici tous les ingrédients qui font d'un simple RPG une expérience unique. Certains passages proposent des actions jusque là jamais vues (du moins pas par moi ^_^) dans un jeu vidéo : le paroxysme étant atteint lorsque, en tant que leader, on doit choisir qui sacrifier dans son équipe. Choix irreversible, qui aura une influence sur les deux épisodes suivants. D'ailleurs, chacune des actions perpétrées par Shepard se verra répercutée tôt ou tard.
L'autre point fort de Mass Effect c'est la diversité qu'il propose, tant au niveau des missions (même si les environnements de certaines bases se ressemblent furieusement), qu'au niveau de l'univers en lui même : une multitude de races avec chacune sa propre façon d'être et d'exister, sa propre culture et sa propre histoire, un design fouillé et des animations somptueuses. On s'y croirait. Du space opéra qu'on vit au plus profond de soi-même et qui nous transporte dans l'espace.
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