Avec "Le Chant du Loup", France is back, comme dirait l'autre. Le cinéma d'action bleu-blanc-rouge reprend des couleurs avec cette production dont je n'attendais pas grand chose, mais qui se révèle être d'une excellente facture.
La scène d'intro en mode guerriers de l'extrême semblait donner le ton pour un film musclé. L'aspect complètement foutraque du commandant qui se la joue Rambo aurait pu en effet annoncer un concert de bourrinage (alors que quelques secondes auparavant, entre le commando Kieffer et les écoutes de Chaussette, on était dans le feutré).
Et si je me suis face-paumé avec une intensité décuplée par la chaleur estivale lorsque, toujours Chaussette, en mode espion, entre dans le bureau non verrouillé d'un haut responsable de la marine, puis craque son mot de passe qui se révèle être le prénom de sa femme, puis s'infiltre pépère dans les archives parce qu'il connait évidemment le digicode de la salle, et que j'ai failli tout arrêter quand la jolie libraire a commencé à flirter avec notre protagoniste pour nous offrir une romance dont on a que faire... Et bien je dois avouer qu'à part cette demie-heure complètement nulle, le reste du film est génial.
Tout d'abord grâce au contexte géopolitique, qui nous annonce une Europe seule face à une Russie qui semble plus belliqueuse que jamais. Puis plus encore quand semble débuter "pour de vrai" la 3é Guerre Mondiale. Tension.
Le scénario parvient ensuite à nous emmener vers des rebondissements assez inédits, et des situations où le suspense est habilement mis en scène.
D'ailleurs, un mot sur la mise en scène et la photographie qui sont de beaux exemples de réussite, surtout pour un film français. Anthony Baudry filme habilement ses acteurs dans des espaces confinés, les éclairages sont au top et les sons, géniaux.
La bande-originale est à ce propos, une vraie merveille. Tout cela concourt à faire passer "Le Chant du Loup" pour une production Hollywoodienne mais pour autant, on retrouve des éléments propres au cinéma de l'hexagone : on a pas peur de nous nous montrer des militaires procéduriers et sérieux, et de la bureaucratie crasse.
On a donc droit à un film vraiment crédible (hormis pour l'exploit du commandant lors de l'intro donc), dans lequel l'on croit à ce que l'on voit. Le travail en amont, la documentation, et les conseils émanant de militaires pour rendre cette production proche de la réalité, ont aussi joué un rôle important dans le rendu final