Après toutes ces années, enfin, le retour de not' bon Roi. Des années d'infos, d'infaux, de rumeurs avant d'avoir enfin un mot d'Alexandre Astier, qui nous sortait de son fourreau que le film était enfin entré en phase de production.
On avait laissé Arthur à Rome, seul et affaibli, on savait qu'il reviendrait, c'était promis. Quelle autre saga pouvait attiser autant le cœur de milliers de spectateurs et leur faire subir une telle impatience ? Star Wars bien évidement, qui a tellement tiré sur le minuteur qu'au final on s'est délaissés des suites moribondes.
Mais not' bon Roi a évité un piège béant, malin qu'il est. On voulait du Kaamelott, et bien on l'a eu. En grand et en large, pour les yeux et les oreilles. Deux heures ? Bien relatives. Certes cela faisait un an et demi que je n'avais pas mis les pieds dans une salle obscure, mais j'en ai vu des films bien installé dans mon canapé. Et mon aversion pour les salles de cinéma, bruyantes, inconfortables, hors de prix a été balayée par un délice de (pas assez) long métrage.
La frontière entre la télévision et la grande toile est passée avec brio, et si d'un avis personnel j'irais titiller la petite bête en disant que les coupes sont parfois trop saccadées, que le scénario avance trop vite, ou encore que l'utilité des flashbacks reste à démontrer, pour le reste, c'est du grand cinéma.
Astier a réussi à faire fusionner sa maitrise du rythme et une mise en scène digne des grands films. On retrouve cet art des tirades absurdes et hilarantes, cet humour et ce style à la fois unique et emprunté. Des références en veux-tu ? En voilà, et à la pelle, mais pour le néophyte aucun souci de compréhension. On rit et on frissonne sur cette épopée dont on veut, dont on a besoin de connaitre le dénouement.
La bande son que je connaissais déjà presque par cœur, inspirée par John Williams, nous propose tant de sonorités entraînantes, et quand elle finit par être même un rouage du scénario on comprend tout le génie derrière une œuvre complète.
Et encore au delà, on pourrait philosopher sur le personnage d'Arthur, abaissé au rang d'esclave, peut-être (probablement) volontairement, pour être enfin libre, libre de ne plus devoir choisir, avant de revenir sur son propre royaume pour renverser Lancelot le tyran. Au moins, en un film c'est réglé. D'ailleurs en parlant de Lancelot, un mot quand même sur son armure, en peau de dragon, probable référence à Pendragon. Lancelot a pris le contrôle du Royaume de Logres à la place d'Arthur Pendragon mais la tâche est bien trop grande pour lui, comme son armure.
Je croise les doigts pour une version longue, qui viendrait combler quelques ellipses qui soulèvent trop de questions.
Et pour finir, quelle bonne surprise d'avoir eu droit à la présence même d'Alexandre Astier à Lyon dans une salle relativement modeste au Pathé Bellecour. En même temps, souverain sur ses terres, quoi de plus naturel ?
En attendant, comme le dit si bien l'auteur : "Allez maintenant, dodo"