Il fallait que je revoie le genèse. Non seulement celle qui prélude de la carrière de John Carpenter mais aussi celle de la saga Alien puisqu'on retrouve ici beaucoup d'éléments qui seront présents dans le film de Ridley Scott 5 ans plus tard.
Tout d'abord, Dan O'Bannon bien évidemment, le scénariste, mais aussi un ordinateur de bord qui dialogue oralement avec l'équipage, des plans séquence dans les couloirs du vaisseau, et... un alien. D'ailleurs c'est marrant parce que les personnages de "Alien : Covenant" son à peu près aussi cons que ceux de "Dark Star".
L'aspect totalement loufoque rend ce film de fin d'études assez étrange.
En quête de rattrapage de la filmo de John Carpenter qui m'a échappé jusqu'ici, je débute mon marathon avec "Assault on Precinct 13", le premier vrai film de cinéma du réalisateur après "Dark Star" qui était un projet d'étude un peu pimpé au dernier moment pour en faire un long métrage.
Bon, ce film d'action a vieilli. Pas comme du lait, mais pas comme un Côte-Rôtie non plus. Cela dit en contextualisant l’œuvre, on se rend compte qu'elle a une importance capitale dans la filmographie d'un cinéaste génial.
Ce qui n'a pas très bien vieilli, c'est le sur-jeu ou le sous-jeu des acteurs par exemple. Mais j'ai envie d'excuser certaines exagérations, notamment celles du père de la petite fille, qui a l'air d'un pantin désarticulé dans qui court ou qu'il fait feu avec un revolver : après tout il n'est qu'un simple civil qui se retrouve embarqué dans une sale histoire. Par contre, les gardiens de prison qui mettent 4 secondes à réagir quand leur boss se fait renverser par Napoleon...
On retrouve déjà un gimmick de Carpenter : l'enfermement. Thématique que l'on pouvait retrouver dans son film précédent et que l'on retrouvera surtout dans ses métrages suivants, notamment dans "The Thing", dans certaines scènes de "Christine", dans les "Escape from..." ou les "Halloween" (sans évoquer d'autres films que je n'ai pas encore vu mais qui semblent carrément aller dans ce sens là : "The Ward" pour ne citer que celui-ci).
Carpenter déshumanise la horde de malfrats qui s'en prennent aux protagonistes. Ils ne prononcent qu'une seule et unique phrase pendant tout le film et semblent simplement vidés de toute empathie. A mi chemin entre le gang et les fanatiques religieux, ils vont se révéler être une horde de zombies assoiffés de sang, uniquement motivés par la vengeance. Le fait qu'ils surgissent de la nuit sans prévenir en fait presque des êtres surnaturels.
Les héros quand à eux font au contraire preuve d'humanité. Le flic et le prisonnier font équipe malgré leurs différences, afin de survivre et développent même un début d'amitié. Avec la secrétaire du poste de police qui n'est pas reléguée au rang de potiche, ils vont réfléchir ensemble à comment survivre à cette nuit de violence.
Niveau scénario, les années 1970 oblige, il faut faire avec cette naïveté dans l'écriture, qui rend certains passages presque comiques. Mais le tout est rythmé à la perfection, surtout avec la musique composée par... un certain John Carpenter.
Initialement prévu pour la télévision américaine, "Someone's Watching Me" dispose pourtant des qualités d'un bon thriller qui aurait mérité sa place au cinéma. D'inspiration Hitchcockienne, il nous fait suivre les mésaventures de Leigh Michaels, fraîchement débarquée à Los Angeles, qui va faire les frais d'un psychopathe pervers et meurtrier.
On retrouve deux ans avant "Halloween" certaines bases qui serviront pour le premier grand succès de Carpenter : une femme forte au premier plan, et un tueur obsédé par elle, qui la suit sans cesse, et qui est habillé... d'un bleu de travail !
Le personnage principal est absolument génial. Pour un film de 1978, il fait même figure d'avant garde puisqu'il s'agit non pas d'un homme baraqué qui n'a peur de rien, mais d'une femme qui affronte sa peur avec un brio (et peut-être une inconscience) assez fou. Le film nous dépeint un monde dans lequel certains hommes sont d'ailleurs de sacrés machos, des forceurs comme on dit aujourd'hui, et Leigh n'hésite pas à les éconduire avec tact et énergie. On est vraiment sur un portrait de femme émancipée et débrouillarde, à l'heure où la saga "Dirty Harry" dépeignait l'exact opposé. Il est dommage que l'actrice Lauren Hutton soit par contre aussi mauvaise, ou du moins inégale dans sa composition.
Carpenter oblige on retrouve des acteurs avec lesquels il a déjà travaillé (ou avec lesquels il retravaillera) : Charles Cypers de "Assault" et Adrienne Barbeau de "The Fog". Et bien évidemment, au niveau des thématiques, on a droit à l'enfermement (dans l'appartement de Leigh, sous la grille d'évacuation), et au tueur déshumanisé dont on ne voit le visage que quelques secondes à la toute fin.
En toute honnêteté, Elvis Presley à la base, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. J'irais même jusqu'à dire que l'évocation de cet artiste m'en touche une sans faire bouger l'autre et de fait, je n'aurais probablement jamais été volontairement regarder un biopic qui lui serait dédié.
C'était sans compter sur John Carpenter, plutôt connu pour ses films d'horreur, qui en 1979 décide se se prendre lui même à contre pied en travaillant sur un long métrage dramatique dédié au "King". Et comme j'ai décidé de me manger toute la filmographie de Carpenter, je ne pouvais faire l'impasse sur cette œuvre à part dans sa carrière.
C'est donc très circonspect que j'ai lancé "Elvis", et avec un haussement de sourcil pas très subtil que j'ai découvert la durée du film : 2h48 ! Bim ! Allez prend ça Benben, ça t'apprendra à vouloir jouer les cinéphiles.
"Elvis" c'est l'histoire d'un mec, qui en 1970 va tenter de relancer sa carrière mise entre parenthèses pendant 9 ans. A l'aube de remonter sur scène, il revoit toute sa vie, de son enfance jusqu'à la gloire. On dit qu'avant de mourir on rembobine le film de son existence, et comme Elvis s'apprête à renaître, il faut bien, tout d'abord, qu'il meure. Je pense d'ailleurs que cette "mort" est illustrée par le coup de feu qu'il tire dans l'écran TV puisque c'est peu après que le flashback démarre.
Et bien figurez vous que j'ai vraiment aimé ce film ! Hormis un petit passage à vide en milieu de métrage, je n'ai pas vu passer les quasiment trois heures. C'est rythmé, ponctué par des chansons connues de l'univers tout entier, et inventif. Par exemple j'ai adoré l'idée de faire de l'ombre d'Elvis son frère jumeau décédé lorsqu'il était enfant.
Comme j'essaie de trouver des gimmicks propres à Carpenter dans tous ses films, et qu'ici on est sur un tout autre registre, difficile d'aller chercher des thématiques d'enfermement, ou de déshumanisation du mal ! Cependant, on pourra noter que c'est un réalisateur qui aime s'entourer des mêmes personnes, notamment au niveau du casting. On retrouvera donc Charles Cyphers, déjà vu sans Assault dans le rôle de l'agent du FBI. Et évidemment Kurt Russel qui débute une collaboration fructueuse et de longue durée avec le réalisateur.
Il est d'ailleurs totalement habité par son rôle et livre une prestation que j'ai trouvé vraiment géniale.
Sans les fautes de raccord sur les chansons en playback (on voit bien que le son a été rajouté sur l'image), ou l'ombre d'une perche dans le champ, la réalisation serait parfaite. Sur l'aspect dramatique, le pari est réussi : la vie d'Elvis nous est contée avec brio, et on nous brosse le portrait d'un type vraiment sympa, et qui hormis deux petits coups de colère, n'a aucun défaut.
Je ne trouve aucune source pour le prouver mais je suis quasiment sûr que certains costumes du film, portés par Kurt Russel, ont été réutilisés pour "Back to the Future".
Plutôt pas mal dans l'ensemble, on retrouve du Carpenter dans ce qu'il sait faire de mieux, à savoir poser une ambiance à l'aide de cadrages minutieux, d'une photo sombre et d'une musique stressante. On retrouve d'ailleurs des notes qu'il réutilisera dans "Christine".
Ici aussi, les antagonistes sont déshumanisés, sans visage, on en verra que la silhouette, ou les bras momifiés.
On peut préjuger de l'utilité du rôle de Jamie Lee Curtis qui ne sert vraiment à rien (tu l'enlèves du film, il se passe exactement les mêmes choses tout du long).
C'est peut-être une mauvaise interprétation de ma part car je suis en train de relire l'intégrale de Lovecraft mais j'ai trouvé qu'il émanait de "The Fog" une atmosphère qui n'aurait pas déplu à l'écrivain de Providence.
Je redécouvre "Starman" après de (trop) nombreuses années sans l'avoir revu. Il s'agit d'un long-métrage à part mais aussi totalement raccord dans l’œuvre de John Carpenter. A part car il s'agit d'un film de commande, chose rare pour le réalisateur, qui avait besoin de sauver sa carrière après un "The Thing" n'ayant alors pas trouvé son public, la faute à un certain "E.T. The Extra-terrestrial" sorti la même année et qui avait donné envie au public de voir de l'alien sympa.
Quoi et qui de mieux alors pour s'approprier un scénario dans lequel un extraterrestre va venir sur Terre, et prendre l'apparence d'un mort ? Sauf que cette fois, le but de la chose venue d'ailleurs n'est pas d'agir tel un virus et d'assimiler toute vie, non, ici c'est "simplement" un anthropologue qui se balade dans l'univers et qui se retrouve chez nous suite à une invitation trouvée dans la sonde Voyager II.
Carpenter nous conte donc la découverte par une entité venue du cosmos, du genre humain, des sentiments et de l'amour en particulier, des plaisirs simples ou complexes de la vie et de la difficulté à surmonter un départ. Tout cela sera partagé avec une humaine qui devra elle aussi réapprendre ce que c'est que vivre. L'un des premiers plans avec Jenny (Karen Allen) nous la dépeint dans la pénombre, accablée de chagrin, et le dernier plan (du film) nous la montre baignée de lumière, la tête haute.
Ici, les salauds sont les humains. Rednecks chasseurs, flics bornés qui tirent à vue, militaires assoiffés de sang alien... Ici c'est le visiteur qui est mis à mal par tous ceux qui ne voient en lui qu'un étranger qu'ils ne comprennent pas et qu'ils craignent.
Impossible d'évoquer "Starman" sans parler de sa bande originale, l'une des rares qui n'ait pas été composée par le réalisateur, mais qui reste toutefois la plus belle de toute sa filmographie. Trois notes sublimes font du thème principal une mélodie mélancolique et magnifique.
Dirk Blocker, que l'on retrouvera dans "Prince of Darkness" (et que l'on connaît surtout aujourd'hui pour son rôle d'Hitchcock dans "Brooklyn Nine-Nine) tient ici un tout petit rôle. Avec George Buck-Flower ("They Live", "The Fog" et "Escape from New-York") ce sont les seuls acteurs du film qui ont déjà travaillé ou travailleront plus tard avec Carpenter.
Charles Martin-Smith qui campe le scientifique du SETI reprendra un rôle similaire dans "Deep Impact" en 1998 et si je parle du bonhomme c'est car sa scène d'intro dans les deux films nous le montre en train de se goinfrer d'un truc gras et dégoulinant sur ses doigts. J'ai trouvé ça drôle.
La période 1981-1986 fut à mon sens la plus prolifique pour John Carpenter puisqu'il y a réalisé "Escape from New York", "The Thing", "Christine", "Starman" et l'inénarrable "Big Trouble in Little China", des films que je peux facilement mettre dans mon top 20, voire mon top 10 tant je les trouve géniaux en tous points.
Mais on est ici pour parler de "Prince of Darkness", réalisé en 1987, et qui semble revenir à un cinéma plus modeste par rapport aux films précédents. En effet, on passe d'une moyenne de 15 millions de Dollars pour les productions citées précédemment à "seulement" 3 millions ici... Et cela va donc redonner à Carpenter l'occasion de nous prouver qu'il sait faire des films de bric et de broc, du ciné de récupération qu'il magnifie.
Tout d'abord, évoquons les thématiques chères à ce réalisateur : on retrouve bien évidemment l'enfermement, puisque les protagonistes vont se retrouver assiégés dans une église, entourée de clochards possédés.Comme dans "Assault", ceux-ci apparaissent même derrière des arbres à un moment donné. La grosse différence c'est qu'ici la menace va également venir de l'intérieur, donnant alors beaucoup plus de d'angoisse. Le mal est ici encore déshumanisé au possible, car on ne verra jamais le visage du démon. Par contre, ce dernier peut prendre possession des humains et a donc finalement tous les visages possibles.
En prenant son temps pour nous présenter le contexte, le film met un peu trop de temps à vraiment démarrer, et peine par la suite à tout expliquer ou à mieux utiliser ce qu'il explique. Par exemple, la scientifique blonde était-elle enceinte avant de se faire posséder ? J'ai également trouvé que l'histoire des tachions qui est une super trouvaille (des éléments qui vont plus vite que la lumière et qui pour l’œil humain remonteraient le temps, devenant des messages provenant du futur pour avertir les protagonistes), était mal exploitée.
Cela étant dit, si on est loin de l'effet produit par "The Thing", on retrouve ici beaucoup de tension, et surtout, des personnages qui réfléchissent face au danger. Exit donc les décisions stupides. En même temps ce sont des scientifiques, il est donc normal qu'ils fassent preuve de jugeote.
Côté casting, on retrouve Victor Wong et Dennis Dun ("Big Trouble in Little China") et Donald Pleasence ("Halloween" et "Escape from New York").
On peut presque parler de préfiguration quand, sur un ordinateur apparaît la phrase "He lives !", étant donné que le film suivant de Carpenter s'intitule... "They Live !"
Enfin, mais c'est probablement moi qui sur-interprète, le film "End of Days" avec Schwarzenegger, se déroule en 1999 et raconte également le retour du diable sur la Terre. A la toute fin de "Prince of Darkness" on a une vision de 1999 lors de laquelle un personnage du film qui a été emportée dans les ténèbres, sort de l'église...
"I'm here to chew bubble-gum and kick ass... And I'm all out of gum"
Ce 13é film de John Carpenter, aux airs de nanar, s'offre une critique de la société capitaliste et du consumérisme. Il n'y va pas par quatre chemins pour nous assener son message, mais oublie hélas de creuser le fond de l'histoire et laisse en suspens bien trop d'interrogations.
Le jeu d'acteurs est abominable, un peu comme dans "Dark Star", et cela fait partie du contrat. On lorgne donc du côté de la comédie d'action voire du buddy-movie, toujours réalisé avec les moyens du bord. A ce titre, les maquillages dégueulasses façon années 50 (d'ailleurs les plans avec les extra-terrestres sont en noir et blanc pour bien souligner cette volonté) sont là pour prouver s'il en était besoin, que Carpenter trouve toujours des astuces pour arriver à son objectif avec trois fois rien.
Le mal est encore une fois déshumanisé, et sans visage, puisque la peau est inexistante sur les faciès des extra-terrestres, qui ont tous la même tête.
Un spectacle assez dingue, un film plein d'ambition, à voir avec une dose de second degrés. Et à montrer à tous les complotistes.
Côté casting on retrouve Keith David de "The Thing" et plus discrètement, Robert Grasmere, vu dans "Prince of Darkness".
Présenté sous forme de trois courts métrages, Body Bags se situe clairement dans la veine des "Tales from the Crypt". On y retrouve du gore et de l'humour noir, pour un résultat série Z assumé à 100%.
Le premier court, dans la station service, est une auto-parodie d'Halloween et des slashers en général. Le suivant se veut encore plus léger avec son histoire de cheveux. Le dernier a au moins le mérite de nous montrer un Mark Hamill avec une moustache d'une grande classe.
Dans "In the Mouth of Madness", Carpenter nous emmène en terrain connu. Après "The Fog" et dans une moindre mesure "The Thing", nous revoici dans un film à l'ambiance Lovecraftienne.
L'auteur aimait à décrire la folie, et beaucoup de ses récit décrivent des personnages qui perdent la raison après avoir été témoins d'un mal indicible que ne sera presque jamais totalement visible. Ici, on retrouve donc la folie ainsi qu'un mal qu'on ne fera qu’entr’apercevoir. A noter aussi, la musique d'intro fortement inspirée par Metallica, groupe ayant composé entre autres "The Call of Ktulu" et "The Thing That Should Not Be" clairement inspirées par Lovecraft, et que Carpenter a lui-même annoncé qu'il aurait voulu utiliser une musique de Metallica mais qu'a cause du budget serré il n'avait pas pu acheter les droits.
Le film prend des airs de production à petit budget, on est clairement dans une toute autre dynamique qu'avant 1986 et l'age d'or du cinéaste qui enchaînait les succès au box-office.
Il dépeint toutefois avec brio une plongée dans la folie, et propose une ambiance oppressante et crédible.
Côté acteurs ayant déjà travaillé avec Carpenter, on retrouve David Warner, qui tenait un petit rôle dans la 3é partie de "Body Bags". Et puis à noter, l'apparition d'un jeune Hayden Christensen, 8 ans avant "Attack of the Clones".
"Village of the Damned", seconde adaptation du roman éponyme de John Wyndham, met en scène une petite ville Californienne en proie à un étrange phénomène. Le film renoue avec les productions à gros budget pour Carpenter puisqu'ici, avec 22 millions de Dollars dans le portefeuille, on sent qu'on ressort (presque) totalement du mode débrouille.
Hormis pour la musique qui porte clairement la marque de Carpenter, il est ici difficile de trouver des points qui identifient tout de suite le réalisateur. On notera toutefois une vraie maitrise, et la tension est parfaitement mise en scène. Christopher Reeve dont ce sera le dernier rôle avant son accident, a une prestance assez incroyable à l'écran.
Côté casting récurrent chez Carpenter, on retrouve George Flower, vu dans "The Fog" et dans "Escape from New York", Peter Jason, de "Escape from LA", et "In The Mouth of Madness", et Mark Hamill, qui tient un petit rôle dans "Body Bags".
Aïe le désastre. Carpenter s'essaie au genre vampirique en vogue après le succès l'année précédente de "Interview with the Vampire: The Vampire Chronicles", mais s'échoue sur les rochers du grotesque.
Plutôt que de faire un film d'ambiance comme il sait si bien les faire, il se contente d'un film gore et bourrin, avec des antihéros détestables et un antagoniste qui n'aurait même pas eu sa place dans "Buffy".
Loin aussi de sa manière de présenter le mal : ici on dévoile tout et les vampires perdent en crédibilité. On ne se sent jamais enfermés alors que cette recette fonctionne à merveille dans les meilleurs films de Carpenter.
Rien que la colorimétrie qui dégueule sa saturation, c'était certes très en vogue fin 90, début 2000 mais c'est esthétiquement affreux !
Après... je comprends la volonté de changer un peu de recette après presque 20 ans à cuisiner les mêmes ingrédients, mais je trouve que la sauce ne prend pas du tout.
Je me souviens avoir vu "Ghosts of Mars" pour la première fois probablement en 2002, en tout cas peu de temps après sa sortie, et à l'époque, alors âgé de 16 ou 17 ans, je m'étais dit que c'était à coup sur l'un des films les plus mauvais qu'il m'avait été donné de voir, eut-égard au palmarès de son réalisateur. Bon en vrai je m'étais certainement exprimé plus prosaïquement en mode "putain c'est d'la merde".
Nous voilà vingt ans plus tard (rolala...), et j'avoue que j'avais hâte de revoir ce long-métrage, espérant au fond de moi qu'en le redécouvrant du haut de toute ma maturité, je lui trouverais un autre visage.
Et putain, c'est d'la merde.
On a beau retrouver une espèce de mix entre "Assault" pour l'enfermement dans un central de police et "The Fog"/"Village of the Damned" pour la brume mystérieuse, et si je reconnais l'énorme travail effectué sur les décors, notamment l'avant-poste minier reconstitué grandeur nature... Le reste est ultra mauvais !
On ne retrouve pas le second degrés qui faisait de "They Live" un film moins débile qu'il n'y paraissait par exemple, et ce n'est pas assez nul pour être nanardesque mais ça s'en approche énormément.
Non c'est juste nul, la direction d'acteurs est abominable. Même si Natasha Henstridge n'a jamais brillé pour ses rôles de composition, elle est ici au fond du gouffre. Il en va de même pour tout le reste du casting, pas de jaloux. Jason Statham revient de (très) loin, avec ces chorégraphies de combat absolument effarantes.
Côté scénario c'est basique et l'idée est intéressante, mais traitée avec autant de panache qu'un épisode de "Plus Belle la Vie", elle donne lieu à un défilé de séquences risibles.
On parle quand même d'un film réalisé par le type qui nous a pondu "The Thing" et "Christine", où l'épouvante et le suspense sont merveilleusement retranscrits !
Au casting habituel on aura Peter Jason, un habitué de la maison puisqu'on l'a vu dans "Village of the Damned", "In the Mouth of Madness", "They Live" ou encore dans le dyptique "Escape From...". Et aussi Robert Caradine, qui nous fait une apparition déjantée dans le premier court-métrage de "Body Bags".
Dernier long-métrage de Carpenter à ce jour, et fort probablement derniere réalisation de sa carrière tout court, "The Ward" signe un retour aux sources et un renouveau dans sa filmographie.
Retour au source car la thématique exploitée, à savoir le délire psychiatrique, a déjà été abordé dans "Halloween" mais aussi dans "In The Mouth of Madness". Retour également du personnage principal féminin, déterminé et courageux (même si dans "Ghost of Mars" on retrouvait globalement déjà cela mais la nullité du film passait bien avant le reste). Et enfin, retour de la fameuse thématique d'enfermement, ici dans un hôpital psychiatrique d'une part et dans la psyché d'autre part.
Le renouveau se fait ressentir au niveau de l'image. Carpenter s'entoure d'une toute nouvelle équipe technique et de nouveaux producteurs et cela se ressent. La photographie est bien plus propre qu'auparavant, certains plans sont d'ailleurs superbes, la réalisation dans son ensemble s'éloigne des standards "fait maison" habituels pour se tourner vers un rendu beaucoup plus "pro", et du coup bien moins percutante.
Le scénario est sympathique quoique prévisible, mais l'idée est bonne et bien racontée. Point de gore ou de moments vraiment horrifiques, l'ambiance est donc plus portée sur le suspens, et apporte quelques passages fort bien maîtrisés.
Pas de casting récurrent cette fois-ci, que de nouvelles têtes !