Rockstar persiste et signe avec GTA V. Encore une fois nous avons droit à une production grandiose, concoctée aux petits oignons. Etant donné la vastitude du jeu qui ne lésine sur aucun petit détail, on ne peut que saluer la prouesse. Du freeway de Los Santos aux routes désertiques, en passant par les sentiers forestiers ou les fonds marins, c'est un monde varié et tout à fait crédible qui s'étend sous les yeux du joueur.
Mais là où j'ai trouvé GTA V véritablement génial, c'est dans sa manière à la fois subtile et complètement bourrine de caricaturer et surtout de critiquer les USA. Toute l’exubérance d'une société qui s'autodétruit est ici dépeinte : citoyens corrompus à tous les niveaux, réseaux sociaux espionnant la vie de gens (LifeInvader), bières dégueulasses bon marché (Pissweiser), incitations à la surconsommation, torture de prisonniers... Le tout étant évidemment exagéré à la manière Rockstar, j'y ai personnellement vu une énorme dénonciation plus qu'un simple divertissement s'appuyant sur un décor violent.
Le scénario est un peu moins bon que dans les précédents opus, mais a paradoxalement beaucoup plus de profondeur grâce aux histoires personnelles des trois protagonistes.
Les seuls petits défauts concernent les véhicules : ceux-ci disparaissent comme par magie si on leur tourne le dos ou si on s'en éloigne d'une vingtaine de mètres (c'est assez aléatoire), et j'ai trouvé le fait de pouvoir contrôler les tonneaux des camions ou des voitures très malvenu, même si c'est certes pratique parfois.