L'initiative est aussi rare qu'intelligente, et devrait donner à penser aux gens qui nous gouvernent et pondent le genre d'absurdités qu'on nomme Hadopi.
Marie-Monique Robin, réalisatrice de l'excellent documentaire "Le Monde Selon Monsanto" s'adresse via son blog aux internautes qui ont récemment partagé son dernier film, "Les Moissons du Futur", avant sa diffusion télévisée en France. Initialement diffusé en Belgique le 25 septembre 2012, le documentaire a été largement "piraté" via le service "Replay" de la chaine RTBF et est disponible entre autres sut Youtube et sur Dailymotion.
Si le fait de partager massivement son reportage ne gène pas Marie-Monique Robin, qui se dit heureuse de ce choix car il démontre de l'appréciation de son travail, c'est plutôt le timing choisi qui pose problème. Car voilà, c'est hier, le 16 octobre que "Les Moissons du Futur" étaient diffusées en France, sur Arte. La crainte de la réalisatrice était que l'audience télévisée soit moindre, à cause du partage trop hâtif de son film... et sans l'audience adéquate, ce sont les soutiens financiers apportés par les chaînes de télévision qui s'envolent.
La réaction de Marie-Monique Robin a alors été de contacter les plates formes d'hébergement de vidéo et surtout les administrateurs du site Le Cercle des Volontaires, afin de leur expliquer la situation.
Via le billet posté sur son blog, cette réalisatrice de talent fait preuve d'ouverture d'esprit et de bon sens. On ne parle pas ici de superproductions, qui même "piratées" des millions de fois rapporteront plus d'argent à leurs producteurs que ce que la majorité d'entre nous gagnera dans 5 vies. On parle de documentaires dans lesquels des gens ont mis leurs tripes et leur énergie pour éveiller les consciences, avec parfois peu de moyens financiers.
Je suis pour le partage et la diffusion des oeuvres sur Internet. Il faut simplement que cela soit fait de manière intelligente, et de façon à ce qu'effectivement cela ne vienne pas empêcher des personnes de talent de s'exprimer. Diffuser pour faire connaître un petit artiste, diffuser un film, ou un jeu qu'on pourrait se permettre d'acheter si il nous plait et si on a pas l'impression d'être pris pour un jambon (n'est-ce pas Prometheus !!?). Mais quand le partage risque vraiment d'étrangler la création, mieux vaut, dans ce cas précis attendre quelques jours avant de diffuser en masse.
Source : Le blog de Marie-Monique Robin via PC Impact
Crédits image : robin.blog.arte.tv
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