Je m'attendais à une masse dégoulinante d'eau croupie, à une piscine olympique de nullité, mais c'est plutôt l'effet d'une douche rafraîchissante que procure Aquaman.
Entendons nous bien : ce jugement est relatif, on parle ici d'un blockbuster US sur un super-héros. On est donc loin de la réflexion mature sur le sens de la vie mais plutôt sur du bon vieux bourrinage à coup de grosses mandales de forain. Côté scénario on aura donc droit à un vide abyssal, typique de la plupart des films "origin-story" qu'on nous sert à grandes lampées depuis quelques années. Et en plus d'être aussi rempli qu'une palourde, c'est également très très con. Par exemple, le peuple d'Atlantis en a assez des déchets que les humains jettent à la mer, mais à la première occasion venue, ils déclenchent une bataille aux dimensions bibliques avec des vaisseaux et du matériel en tout genre, et polluent de fait comme de gros débiles en anéantissant les fonds marins et en démultipliant le nombre d'épaves échouées. On a aussi droit à des punchlines totalement connes et à non pas un mais deux, j'ai bien dit DEUX méchants, dont l'un mérite que l'on salue le design à la fois kitch et drôle.
Mais à côté de ce bouillon de cultures, on quand même droit à un film sacrément beau et sacrément classe. On ne compte plus les séquences dont la patte visuelle est une vraie prouesse artistique. Je l'avoue, j'ai pris ma petite claque à plusieurs reprises. Poses héroïques, travellings nerveux, couleurs chatoyantes, et surtout une musique extra.
On nous donne même en cadeau une petite référence à HP Lovecraft en début de film avec "The Dunwitch Horror" posé sur la table basse de Jango Fett, pardon, du père d'Aquaman. Certains décors font également penser à R'lyeh la cité perdue.
Quand on voit à quel point le DCEU s'était enfoncé avec Suicide Squad ou Justice League, il est bon de voir la saga refaire surface !